La dimension territoriale et spatiale, une condition pour réussir la transition vers une économie circulaire ?

Renforcer le marché européen des déchets et des matières premières secondaires afin d’accélérer la transition vers une économie moins dépendante, plus compétitive et plus décarbonée : tel est l’objectif de l’Acte législatif sur l’économie circulaire de l’Union européenne, attendu pour 2026.

Avant de rédiger ce futur texte, la Commission européenne a lancé une consultation publique auprès des acteurs concernés. Dans ce cadre, Perspective a souhaité mettre en lumière un angle encore trop peu présent dans les réflexions : la dimension territoriale et spatiale de la transition vers une économie circulaire.

Pourquoi est-ce important ? Parce que l’espace n’est pas un simple support, mais une ressource stratégique. C’est dans les territoires que la circularité prend forme, se structure et crée de la valeur.  Et pour recycler et valoriser des matières secondaires, il faut de la place ! Mais également limiter au maximum la distance parcourue par les flux de matières, raison pour laquelle les ensembles urbains sont bien placés pour jouer un rôle de premier plan dans le développement de l’économie circulaire. Sans intégration des enjeux urbains et territoriaux, les ambitions européennes risquent de rester théoriques.

Perspective invite la Commission à intégrer pleinement l’aménagement du territoire dans le futur Acte législatif, et lui recommande de :

• Adopter une approche territoriale de l’économie circulaire pour articuler besoins économiques, contraintes environnementales et qualité du cadre de vie à différentes échelles ;
• Développer de nouvelles formes de production industrielle en ville, intégrées et compatibles avec leur environnement et organisées en harmonie avec les autres fonctions urbaines ;
• Encourager la réutilisation des bâtiments, des matériaux et des espaces plutôt que démolir, reconstruire et consommer de nouveaux sols ;
• Aller au-delà des matières premières critiques et prendre en compte les flux de matériaux de construction, de biomasse, d’infrastructures ou de biens de consommation ;
• Promouvoir la circularité dès la conception et tout au long du cycle de vie, et donner la priorité au réemploi et à la réparation par rapport au seul recyclage ;
• Impliquer et reconnaître le rôle majeur joué par les acteurs territoriaux et améliorer la cohérence entre les différentes législations européennes ayant un impact spatial.

Perspective invite également la Commission à impliquer les acteurs de l’aménagement du territoire dans les discussions futures et le développement de l’Acte législatif sur l’économie circulaire, et à soutenir les initiatives locales et transnationales qui expérimentent déjà de nouvelles formes de circularité.